mardi 9 avril 2013

Ecouter un conte


Une fois n’est pas coutume, je vous propose aujourd’hui une illustration inspirée d’un conte. Ce conte correspond au type 879 de la classification Aarne &Thompson (oui, c’est un des rares domaines où j’ai quelques connaissances donc j’en profite), le type dit « la jeune fille et sa plante en pot ». C’est un conte typique du bassin méditerranéen on le retrouve en Italie, en Espagne, au Maroc, en Turquie, etc… Comme cela serait trop long de tout raconter je vous le résume à partir d’une version italienne : Teresina et le pot de basilic.
Il était une fois une fille qui arrosait tous les matins son basilic accroché au balcon. Eh bien, figurez-vous que tous les matins le fils du roi passait sous son balcon à la même heure pour la mater, le coquin.
Jusqu’à ce qu’un jour, sans doute possédé par les conseils d’artdeseduire.com, il lui demande « Teresina, combien de feuilles a ton basilic ? »  Une façon très subtile de s’enquérir de la santé de sa pilosité intime.
Teresina, choquée par une telle entrée en matière, ne trouve comme répartie que la question « Fils de roi, combien d’étoiles à le ciel ? » ce qui me parait un peu faible (à sa place j’aurais bien répondu « Combien de poils à ton pinceau ? » pour rester dans le ton) mais qui ferme le clapet du prince qui s’en va bouder.

Suivent ensuite de nombreuses péripéties que je ne peux résumer ici, retenue par la pudeur imposée à mon sexe. En gros, ils se jouent des tours l’un à l’autre sur le ton du « je-te-déteste-mais-je-t’aime-en-même-temps incluant travestissement, délires scatophiles et coucheries.
 Le prince va par exemple piquer Teresina toute la nuit avec son aiguille pour l’empêcher de dormir. Là, si vous ne voyez aucune métaphore, la psychologie et les études de Lettres vous sont fermées à jamais. Teresina pour se venger se déguise en grande faucheuse et va faire peur au prince qui en souille ses draps de soie. Son honneur mis en péril, celui-ci décide de sévir et … demande Teresina en mariage. C’est la pire punition qu’il ait pu trouver.
Comme il est pété de thunes et pas du tout suspect, la famille de Teresina dit oui et notre héroïne sent que la nuit de noces va réserver bien des surprises.
Les deux personnages sont laissés seuls dans la chambre et le prince rappelle à Teresina déjà couchée dans le lit toutes ses erreurs : mauvaise réplique du début, travestissement, déguisement inapproprié, manque de pudeur (elle est sortie seule dans la rue ), etc.… Et lui annonce qu’à la suite de tous ces méfaits il a décidé de la tuer. Et il lui coupe la tête. Et là, il s’aperçoit qu’en fait il l’aimait  (ça a mis du temps à sortir) et s’apprête donc à se suicider pour la rejoindre dans l’au-delà. Mais à cet instant surgit le véritable cliffhanger du conte : Teresina n’est pas morte, connaissant les intentions meurtrières de son époux, elle avait placé un mannequin à son effigie dans le lit. Ce qui veut dire que le prince est non seulement con, lourd et trouillard mais aussi complètement miro.
Elle l’empêche de se suicider et ensembles ils décident de s’aimer pour la vie comme 98,8% des personnages de conte.
Fin.







Je sens que ma version du conte a encore besoin d'être améliorée et que ma Teresina ressemble à une représentation de la Vierge Marie (avec un pot de basilic à la place Jésus).

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